mercredi 13 décembre 2017

La sclérose en plaques et l'alimentation

Groupe de parole du 3 novembre 2017
Audrey HAUTIER
Conseiller en Nutrition Humaine Certifié CERDEN
0475/636.105
audrey.hautier@hotmail.com


Optimisation de l’alimentation saine et santé des intestins :
Myéline et alimentation :
·       Influence de l’alimentation saine sur la composition de la myéline
·       Influence des omégas 3, omégas 6 et neurotransmetteurs (par exemple, la sérotonine) sur l’inflammation, le stress, la santé des intestins et la fatigue
·       Effet de la vitamine D  sur le système immunitaire, prévention de la maladie et limitation de sa gravité

Alimentation saine :
a) Manger moins :
·       Réduire les portions, les grignotages, garder le dessert pour les occasions
·       Ecouter la sensation de faim et de satiété

b) Privilégier les glucides de bonne qualité et les protéines végétales :
·       Ce sont les fibres et les sucres lents ou complexes : ils stabilisent la glycémie (taux de sucre dans le sang), sont riches en micronutriments, favorisent satiété - sommeil - bonne diversité de la flore intestinale, diminuent le mauvais cholestérol et l’inflammation
·       Sources alimentaires : céréales complètes, pâtes complètes cuites « al dente », pain au levain bio, riz complet, pommes de terre, légumineuses (soja, pois chiches, lentilles, quinoa, tofu …), graines (chia/tournesol/potiron/lin), légumes, fruits frais avec modération (pomme, poire, …), fruits secs et oléagineux avec modération (amandes, noix de Grenoble, …), fruits séchés avec modération (figues, raisins secs, ...), baies de goji, myrtilles, …

c) Diminuer les sucres rapides et l’alcool :
·       Ils causent l’hyperglycémie puis une hypoglycémie, fatigue, maux tête, addiction aux sucres, acidité, inflammation, …
·       Sources alimentaires : glucose, céréales raffinées, purée mousseline, pommes de terre bouillies, pain blanc, riz blanc, frites, sodas, jus de fruits, smoothies, …
·       L’alcool est un sucre. Le resvératrol contenu dans le vin rouge accélère la destruction de la myéline et augmente l’inflammation cérébrale

d) Augmenter la consommation des bonnes graisses :
·       Ce sont les acides gras mono-insaturés et polyinsaturés, équilibrés en omégas 3 et omégas 6, ils favorisent le bon cholestérol et la bonne humeur, diminuent l’inflammation
·       Sources alimentaires : huile de colza/noisettes/noix, huile de lin et huile d’olive avec modération, huiles de poisson (sur avis médical), poisson gras (saumon, maquereau, sardines), noix, graines, ...
·        
e) Diminuer les mauvaises graisses (moins de 20 g par jour) :
·       Ce sont les acides gras saturés et trans, ils diminuent la fluidité des membranes, produisent le mauvais cholestérol et l’inflammation
·       Sources alimentaires : viande (surtout rouge), lait, beurre, ...

Santé des intestins :
a) Consommer des fibres en quantité suffisante

b) Prendre des prébiotiques / probiotiques :
·       Prébiotiques : oignon, ail, poireau, banane, chicorée, …
·       Probiotiques : choucroute, yaourt au bifidus et laits fermentés, gruyère - cantal - camembert, pain au levain, saucisson sec à l’ancienne, sauce soja, anchois méthode classique, olives à l’ancienne, …

c) Boire au moins 1 litre d’eau par jour :
·       Varier
·       1 eau riche en magnésium et en calcium en cas de stress, pratique d’une activité physique, crampes, …

Conditions des repas :
Heure régulière, petites bouchées, petites quantités toutes les 3 heures, bonne mastication, calme, sans distraction

Eviter les agents agresseurs :
Bouteilles en plastique, pollution, pesticides, métaux lourds toxiques (mercure, plomb), tabac, aluminium, édulcorants/aspartame, antibiotiques, sel (maximum 6 g par jour), épices fortes, …

Cuisson :
Cuisson lente (< 40°), à la vapeur douce, « al dente »

Gestion du stress :
·       Activité physique régulière, 30 minutes par jour, de préférence à l’air libre, par exemple, trampoline, nage, marche, yoga, mindfulness, ...
·       Eviter les sources de stress : mauvais sommeil, excès alcool, excès sucres rapides, excès mauvaises graisses, café, tabac, aspartame, pilule oestro-progestative, épices, ...
·       Consommer aliments riches en magnésium et taurine, glutamine, tryptophane, vitamines (B, C, D), omégas 3 et 6, zinc, iode
·       Concrètement : volaille, poissons gras et crustacés, œufs Colombus, légumes, avocat, fruits, céréales complètes, légumineuses, cottage cheese, parmesan, graines, noix - amandes, baies de goji, huiles de 1ère pression à froid, chocolat 75 à 80 % cacao, …

Privilégier aussi :
·       Des anti-inflammatoires : curcuma, gingembre, cannelle, safran
·       La mélisse et le romarin pour prévenir la destruction de l’acétylcholine (neurotransmetteur important dans la SEP)

vendredi 2 décembre 2016

Le travail en question : partie 5

Question 5 : La sclérose en plaques a-t-elle un impact sur les ambitions professionnelles et le choix des études et/ou le futur métier d’un jeune patient ? Pensez-vous que certaines professions doivent être déconseillées ?

En 2011, la Work Foundation de l’université de Lancaster a publié un rapport selon lequel plus de 75% des patients atteints de SEP signifiaient que leur maladie avait eu un impact négatif sur leurs ambitions professionnelles.

Par ailleurs, il était également mentionné dans ce rapport que les carrières des conjoints ou des proches d’un patient atteint de SEP étaient négativement affectées dans 57% des cas. En outre, les patients atteints de SEP semblaient également avoir tendance à prendre leur retraite plus tôt que les autres.

La sclérose en plaques a donc bien un impact extrêmement important sur les ambitions professionnelles et les choix de carrière.

Il n’y a pas réellement de profession déconseillée a priori pour quelqu’un qui porte un diagnostic de SEP néanmoins lors du choix de l’orientation professionnelle il est certainement judicieux de considérer l’agressivité de la maladie, les facteurs pronostiques et les déficits neurologiques éventuellement présents au moment du choix.

jeudi 1 décembre 2016

Le travail en question : partie 4

Question 4 : Quelles sont les inquiétudes habituellement invoquées lorsque le problème de l’emploi est discuté avec le médecin ?

Une des inquiétudes les plus souvent exprimées concerne le risque de perte d’emploi lié aux absences répétées causées par les consultations ou les traitements hospitaliers. Une autre inquiétude fréquente concerne le fait de savoir s’il faut ou non informer l’employeur du diagnostic de SEP au risque de perdre soit son emploi soit des opportunités de progression. D’autres inquiétudes concernent les difficultés de gestion des tâches imparties et les risques de surmenage voir de burn-out qui en découlent.

mercredi 30 novembre 2016

Le travail en question : partie 3

Question 3 : Comment gérer la fatigue et les problèmes cognitifs, symptômes fréquemment cités dans le cadre du travail ?

La fatigue liée à la SEP est particulièrement difficile à gérer car elle est imprévisible et n’est pas nécessairement liée à un facteur déclenchant particulier. Elle peut survenir du jour au lendemain et susciter l’incompréhension de l’employeur ou des collègues de travail. Il n’existe malheureusement pas de médicament « anti-fatigue » en tant que tel. Il faut dès lors tenter de gérer tous les paramètres sur lesquels il est possible d’avoir une prise et qui peuvent diminuer la fatigue. Comme par exemple : avoir le meilleur sommeil possible, éviter/gérer le stress et l’anxiété, être dans le meilleur contexte psychologique possible et adopter la meilleure hygiène de vie possible. Parfois, un aménagement des conditions ou du temps de travail peut être nécessaire. Dans certains cas, une réorientation est préférable à la cessation pure et simple de l’activité professionnelle.

Il a été clairement démontré que les patients qui présentent des troubles cognitifs ont plus de risque de perdre leur emploi que ceux qui n’en présentent pas. Il existe donc un lien très net entre perte d’emploi et troubles cognitifs.

Les troubles les plus fréquents vont affecter la mémoire de travail, les capacités de concentration ou les capacités de réaliser plusieurs tâches simultanément. Il est tout d’abord important de détecter les troubles cognitifs et d’évaluer leur sévérité. Par la suite, des techniques de revalidation ou de remédiation cognitive spécifiques à la SEP existent et donnent de bons résultats.

Pour ce qui est de la pharmacologie, le paramètre cognitif devrait être systématiquement pris en compte lorsque l’on choisit un traitement de fond de la SEP. En effet, un traitement efficace permettra de ralentir notamment les processus d’atrophie cérébrale qui sont connus pour être corrélés à la présence de troubles cognitifs.

Le travail en question : partie 2

Question 2 : Quel est votre avis ? Que conseillez-vous ? Y-a-t-il une nouvelle approche médicale ?

Il est clair que la SEP a un impact majeur sur les capacités des patients à travailler. Cet impact est lié au handicap neurologique mais aussi aux symptômes invisibles de la SEP tels que la fatigue, la dépression, l’anxiété ou les troubles cognitifs.

L’approche médicale a changé au cours des dernières années. De manière très résumée : la tendance est – devrait être – à l’exigence et à la personnalisation.

A l’heure actuelle, on s’intéresse plus qu’avant au profil individuel de chaque patient : quelle est l’histoire de sa maladie ? Quels sont les traitements qui ont déjà été utilisés ? Quelles sont les aspirations du patient, ses préférences ? Quelle est sa situation professionnelle ? Quelles sont ses priorités ? Quels sont ses facteurs de risque ou au contraire ses facteurs de bon pronostic ?

La tendance émergente est de définir un objectif, idéalement commun au patient et au neurologue, lorsque l’on démarre un traitement. Cet objectif comprend en général 3 points de base : supprimer les poussées, stabiliser ou améliorer l’état neurologique et empêcher l’apparition de nouvelles lésions à l’IRM. Une fois cet objectif fixé, on choisit le traitement qui paraît le meilleur choix en fonction du profil précédemment défini et ensuite on vérifiera si l’objectif est atteint. Si tel est le cas, le traitement sera poursuivi, sinon le traitement devrait être changé.

La nouvelle approche médicale devrait viser d’une part à étendre l’objectif et d’autre part à tendre vers la « tolérance zéro ». Ainsi, aux 3 points de base, on peut par exemple ajouter un 4e point qui serait de limiter le processus d’atrophie cérébrale responsable en grande partie des troubles cognitifs, un 5e point qui serait de maintenir l’emploi ou un 6e point qui serait de maintenir ou d’améliorer la qualité de vie. Bien évidemment, plus l’objectif est étendu, plus il est difficile à atteindre mais il faut être exigeant.

De même, dans une optique de tolérance zéro, si un des objectifs n’est pas atteint, on devrait sans doute envisager plus vite qu’auparavant de changer le traitement pour y parvenir.